Papa à la maison d’abord, guide en plus
J’ai été ingénieur mécanique (aéronautique). Heureusement que j’ai quitté, des avions se seraient écrasés. J’ai ensuite enseigné avec plaisir les maths et la physique durant cinq ans. Mais l’appel du voyage était trop fort. J’ai alors pensé que je pouvais être un homme d’affaires dans une entreprise de voyages d'aventure. Je sais maintenant que le prétexte était la seule vraie raison pour fonder Karavaniers (1998). Ce chapitre se terminait en août 2023 sans que je sache encore ce qui m’attendait pour la suite de mon histoire d'amour avec le voyage.
Le 16 mai 2024, à 57 ans (je suis lent sur certaines choses), j’entamais ma plus grande expédition à vie: grandir avec mon fils, Félix. Ce chemin de traverse a recadré, avec grand bonheur, ma notion de voyageur. Ce sera donc moi qui voyagerai...pour reconduire et chercher fiston à la garderie. Mais durant le jour, mon imagination aura libre cours. Quand il rentrera, je pourrai lui parler de tous les endroits que je veux lui montrer. Dans des Atlas, des récits d’aventuriers, sur des cartes du monde. Pas sur un écran (comme le chantait Brassens : je suis foutrement moyenâgeux!). Parce que des montagnes, des canyons, des déserts, des glaciers se justifient d'eux-mêmes. Mais quel dommage de revenir chez soi et de n'avoir retenu que ce que la lentille de la caméra (ou le téléphone) a rapporté. Guider un voyage intelligemment, ce n'est pas si simple. Il faut préparer, questionner, lire et relire sur l'histoire, la géologie, la religion, la faune. Et recommencer à chaque fois. Voilà pourquoi les Vagabonds sont utiles. Voilà pourquoi j'aime tant mon 2e travail: il est exigeant. Et que , bientôt, Félix lèvera sûrement les yeux au plafond en disant : « Papa, stp, tsé le roi du Mustang au 8e siècle...comment dire?... J’ai juste 4 ans! ».
Et puis, devant l’état alarmant de la planète, le sens de mes actions prend toute la place. Les gens avec qui je travaille doivent partager des valeurs fondamentales. Mon expérience et mon énergie DOIVENT aider ce monde que j’aime tant. Travailler au sein d’une OBNL devient une évidence. C’est cliché mais oui, je voyage maintenant d'une façon qui contribuera à ce que mon fils puisse encore voir ces si beaux endroits et ces gens que j’aime. Et je veux encore partager ce plaisir et cet espoir, comme guide.