Le Manifeste

[le collectif de guides]

Nous aurions pu choisir d'intituler ce document « Nos valeurs», «Notre Philosophie» ou «Nos engagements»; mais «Le manifeste» nous semblait une expression plus forte. Nous, les fondateurs, sommes absolument conscients de notre privilège de riche, de pouvoir vagabonder pour le plaisir. Mais l’expression globale, surtout le terme «vagabonds», au-delà du sérieux de tous nos engagements, démontre que nous accordons tous une place importante à l'humour. Et regardez notre logo!

Nous sommes donc très heureux de vous présenter notre projet qui apporte de la nouveauté, de la fraicheur, de l’audace; et, probablement une première dans le domaine du voyage, une transparence totale.

Très loin d'être une «variation sur le même thème» de ce qui existe déjà, notre proposition s'incarne jusque dans notre vocabulaire. Permettez-nous, ici, d’être un peu des contrebandiers de poésie (dixit le grand Plume Latraverse); question de mieux refléter notre état d’esprit. Ainsi nous utilisons souvent le mot «vagabondages» autant que «voyages»; car il évoque entièrement ce que nous souhaitons offrir.

Nous sommes conscients de remettre en question des dictats établis par les corporations du voyage, les réseaux sociaux, l'ultra-connectivité et certains influenceurs. Nous serons peu sur Facebook ou Instagram sauf pour le lancement.

Nous ajoutons aussi la motivation de préserver une profession, un mode de vie, qui nous tient à cœur, celle de guide «à l’international». Nous croyons que notre métier va bien au-delà de montrer un chemin. Depuis 25 ans nous ne sommes pas que des voyageurs puisque nous avons choisi de partager nos connaissances et notre passion. Et c’est ce que nous voulons continuer à faire.

Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de que Instincts Vagabonds serait une OBNL/OSBL.

Sommes-nous idéalistes? Bien sûr et nous l’assumons pleinement.

Nous, les 16 vagabonds fondateurs, Marie-Josée Talbot, Alain Lacroix, Vicente Castro, Delphine Roy, Marina Lançon, Jean-Philippe Leblanc, Bernard Mailhot, Richard Rémy, Lorie Ouellet, Antoine St-Louis, Frédéric Germain, Jean-Nicolas Grieco, Jean-Philippe Bourgeois, Catherine Pinard, Alexandre Bilodeau-Desbiens. Et, Pascal Guillaume, Vagabond céleste.

Nous guidons pour le plaisir

«Chaque voyage est créé, géré et guidé par le guide.»

Chaque voyage est imaginé et façonné et par le guide. C’est radicalement différent de ce qui existe aujourd’hui. La totalité des guides ayant d’autres sources de revenus, ils sont libres de laisser aller leur imagination. L’indépendance permet la liberté, la créativité. Mais plaisir ne veut pas dire de travailler gratuitement. La manière ici est participative. Les «vagabondages» offerts ici sont donc le fruit de la question «Toi, tu veux guider quoi? Et quand?». Nous ne sommes pas embauchés pour guider un voyage. Nous sommes des guides qui proposons notre voyage. La différence est énorme.

Vous avez compris que nous existons pour voyager. Nous ne vendons pas de voyages que nous ne guidons pas. C’est pourquoi notre collectif est d’abord basé sur la connaissance du terrain. Nous avons une structure simple, agile et légère. Ce qui veut dire concrètement que les boss sont des guides! Cela nous permet d’appliquer la règle du fondateur de Patagonia, Yvon Chouinard, le MBA : le Management By Absence. Parce que le boss, le guide, n’est pas derrière un ordinateur mais sur le terrain à faire ce qu’il aime.

Par ailleurs, le plaisir d’un voyage dépend beaucoup du groupe. Chaque voyageur en devenir parlera avec le guide concerné AVANT de s’inscrire.  Ça aussi c’est une façon différemment plaisante d’offrir des voyages. Nous y reviendrons.

Nous sommes expérimentés et compétents

Quinze (15) guides qui guident depuis plus de 20 ans en moyenne, faites le calcul : on a 350 ans d’expérience!

Il n’est pas exagéré de parler de l’équipe la plus expérimentée au Québec, voire au Canada.


Inutile de vous dire que nous savons marcher, skier, pagayer, pédaler, grimper. Et force est d’admettre que devant les manifestations de plus en plus extrêmes du climat, l’expérience de terrain, celle qui implique que notre apprentissage repose, avant l’arctique et l’Himalaya, sur une multitude de fins de semaines dans les Adirondacks et les Montagnes Blanches à se faire brasser et à se geler le cul, devient vitale. Le plaisir implique aussi la sécurité. Mais, rassurez-vous, nous savons tout aussi bien apprécier les plaisirs collatéraux: imaginez ici une terrasse en Crète

Précisons, par ailleurs, que nous ne sommes jamais en compétition entre nous. Nous nous rencontrons au moins une fois par année, 2 ou 3 jours, pour tester de nouvelles idées et nous challenger, amicalement. S’ils en ressort 31 idées, alors nous offrirons 31 «vagabondages». Si Fred veut offrir le Népal en vélo de montagne, allons-y. Si Marina, qui a quand même passé 40 jours dans une grotte lors d’une célèbre expédition, veut offrir un voyage d’initiation à la spéléologie, on dit oui avec enthousiasme. Lorie, qui enseigne le canot depuis 20 ans, pense que telle rivière, aussi compliquée logistiquement soit-elle, en vaut la peine, étudions la possibilité. Essayons au moins!

Nous vous invitons à partager quelques semaines de votre année avec eux.

Nous créons des voyages rares

«Ne refaisons jamais le même voyage!»

Cette idée, comme celle de ce collectif, est née d’une discussion lors d’une de nos rencontres informelles.

Les vagabondages ne sont pas des « opportunités d’affaires». S’ils doivent évidemment être rentables, ce n’est pas cette notion qui nous motive. Pourquoi ne pas plutôt appeler cela des « occasions de plaisir»? Guider comme nous voyageons, ça c’est motivant! Revoir des gens et des endroits que nous aimons, bien sûr. Mais en y apportant toujours une touche personnelle. Nous irons plus d’une fois en Crète ou au Népal, mais ce sera toujours un peu différent. Il en résultera donc des voyages rares et souvent audacieux. Ce qui rime plus avec unicité que difficulté. D’où cette idée que vous parlerez avec LE guide qui vous donnera SA version. Le Groenland de Marie n’est pas celui de Fred. Et si nous poussons le raisonnement, il est fort possible, pour descendre de grandes rivières en canot par exemple, que le guide ne l’est jamais faite. Que son choix s’explique par un rêve sur une carte, ce qui est amplement suffisant non?

Conséquemment, quand vous lirez nos fiches «vagabondages», il est plus important de comprendre les motivations du guide, qui est le créateur du voyage, que de connaitre un itinéraire précis. N’est-ce pas un peu triste de trop savoir à l’avance? Nous le pensons. Et pour être tout à fait honnêtes, au moment d’offrir le voyage, nous ne savons pas exactement ce que nous ferons. Et c’est exactement la direction que nous voulons donner à nos vagabondages : une place importante aux occasions de passages, à l’imprévu qui deviendra le point fort. Faire un pas de côté, pour laisser passer la foule, voilà une idée qui nous allume.

Parlant d’audace, et comme les guides sont parties prenantes de cette folle idée, nos voyages sont confirmés à très peu personnes. Ce sera indiqué sur chaque voyage mais considérez que c’est un engagement que nous voulons prendre envers nos voyageurs mais surtout envers nos équipes locales.

Nous serons sélectifs des voyageurs

N’ayez pas peur 😊. Mais oui, pour assurer la qualité d’une expérience de voyage, il faut une certaine homogénéité dans un groupe. Il faut donc faire une sélection. C’est une expertise en soi de bien évaluer et orienter les gens. Après plus de 25 ans dans le milieu, nous savons qu’il n’est pas de moyen plus efficace que de mettre en contact LE guide (du voyage en question) et le voyageur AVANT que la décision ne soit prise. Il arrive donc que nous refusions (pour cause de forme physique inadéquate par exemple) des gens ou plutôt que nous leur suggérions une autre destination.

Et certains voyages seront plus engagés au sens participatif, dans le Grand Nord par exemple ou lors des longues descentes de rivières. Les voyageurs seront appelés non-seulement à participer aux tâches quotidiennes (montage des camps, cuisine etc) mais devront aussi...apprendre certaines techniques. Si les voyageurs que nous sommes, avons choisis de guider, c’est aussi parce que l’enseignement, le passage de connaissances, nous tient à cœur. Et tant mieux si cela mène à une l’ autonomie.

Cela permet aussi au voyageur de «choisir» son guide en quelque sorte. Mais gageons que dans la majorité des cas, cela ne fera que renforcer votre volonté de...vagabonder avec lui ou elle.

C’est vraiment une formule qui nous plait beaucoup et qui permet de transcender efficacement l’image, quelquefois péjorative, du «voyage de groupe».

Avons-nous besoin d’ajouter que nos voyageurs sont, par définition même, en forme, ouverts d’esprit, autonomes, curieux et débrouillards. C’est d’ailleurs pourquoi nous n’offrirons pas (sauf exception comme au Groenland) le service de l’achat des billets d’avion. Nous vous donnerons un rendez-vous du style : on se voit à Katmandou le 8 octobre prochain.

Nous nous engageons au niveau environnemental et social

Soyons lucides et ne nous cachons pas: nous malmenons sérieusement l’environnement en prenant l’avion. De 4 à 8% du total des GES émis dans le monde. C’est beaucoup. Compenser, absorber (le carbone) sont des mots pour remettre à plus tard ce que nous devrions faire aujourd’hui. Ils sont trop souvent, une façon de se dédouaner, de se sentir mieux. Oui il faudrait arrêter de prendre l’avion et devenir végétariens.

Mais tout arrêter est illusoire. Alors que réduire, c’est possible.

Nous allons diminuer, proportionnellement, notre empreinte en offrant des voyages systématiquement plus longs. Les voyages de 3 semaines et plus sont la norme.

Nous espérons donc que vous voyagerez moins souvent, mais plus longtemps. Avec ou sans nous. Nous n’en sommes pas à un paradoxe près sur cette page. Nous l’assumons.

Mais, parce que ce n’est pas inutile, nous compenserons quand même nos GES (qui seront chiffrées sur chaque voyage) avec l’aide de Planétair, en achetant des crédit or. Le projet choisi est la distribution de fours à haute efficacité dans des villages du Teraï au Népal. Ces fours permettent de moins brûler de bois (pour cuire les aliments), et donc de moins couper d’arbres. Ils enfument moins la maison et donc les poumons des habitants.

Nous sommes également membre du mouvement 1% for the planet créé par Yvon Chouinard (Patagonia), notre référence absolue en fait de responsabilité entrepreneuriale. Ce montant, 1% de notre chiffre d’affaires, est distribué au Québec à des projets environnementaux. Le GREMM (Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins) et la protection des rivières sont des partenaires privilégiés.

Mais heureusement, nous croyons que notre façon de voyager apporte, outre de l’argent, du bien-être et de la fierté aux personnes que nous visitons. Partir avec son sac à dos, seul, en Himalaya c’est bien (et ce n’est pas donné à tous). Mais engager quelques 30 personnes pour nous aider à porter, à cuisiner, à monter les camps... c’est mieux! En plus, cela nous donne une vraie occasion de les fréquenter quelque temps plutôt que de n’être que de passage.

Nous croyons donc, chers voyageurs, que si vous avez la chance d’avoir les moyens, la santé et le temps pour faire nos voyages, vous serez heureux de payer ces montants.  Dans ce cas, le terme «compenser» a du sens.

Engagement à la transparence financière

Nous n’aurions pas créé Instincts Vagabonds si nous ne pensions pas apporter un vent de fraîcheur dans le milieu. Mais nous voulions pousser plus loin, pour que notre travail enrichisse des gens bien réels (ceux que nous côtoyons de par le monde) plutôt que des actionnaires. Instincts Vagabonds sera donc une Organisation Sans But Lucratif (OSBL).

Concrètement, cela signifie que nous mettons nos responsabilités sociales et environnementales au cœur de notre projet, devant la rentabilité, les profits et les marges. Nous respectons nos engagements envers nos vagabonds sédentaires (les équipes locales), pour qui un voyage représente une grande proportion de leur revenu annuel. C’est la raison qui nous incite à confirmer d’ores et déjà pratiquement tous nos voyages. À nous, les choyés de la planète, d’assumer le risque.

Ceci dit, nous croyons fermement que la saine gestion financière bénéficiera à la planète (pour paraphraser Chouinard : la planète est notre seule actionnaire). Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie en affaires. Nous savons que nous pouvons y arriver, et très bien, avec un modèle économique qui repose sur des frais fixes extrêmement bas. Nous n’avons pas de bureau. Notre masse salariale est essentiellement limitée aux vagabonds plus un ou deux salaires «administratifs». En contrepartie de leur implication, les guides bénéficieront du plus haut salaire offert au Québec. Pour le site web et les logiciels de gestion nous avons opté pour la simplicité avec Shopify (une entreprise canadienne). En quelque sorte, notre site web est «amateur». Nous payons un abonnement annuel plus que raisonnable.

Pour le marketing nous comptons d’abord sur les réseaux, formels et informels, de tous ces guides-vagabonds qui ont guidé, depuis plus de 25 ans, plusieurs milliers de personnes. Ils jouissent tous d’une grande crédibilité. Nous pensons aussi que les médias traditionnels s’intéresseront à nous puisque c’est...nouveau, original et audacieux. Et surtout, nous comptons sur vous, les voyageurs, pour en parler.

De Vagabonds en Vagabonds

Étant guide chez Instincts Vagabonds nous passons 1 mois, 24 h par jour avec une dizaine de personnes. Et d’un coup, on se retrouve seul. Devant un livre, une carte. Et rapidement on se remet à rêver. Nous avions nommé cette maladie: la népalite aigüe. Qui ne se soigne pas mais dont on peut calmer les symptômes en...retournant au Népal ou ailleurs. Mais voilà, le monde est vaste et nous ne pouvons tout connaître alors il est normal de chercher des collègues atteint de la même maladie. Nous avons trouvé des gens, confrères de cette souffrance. Naturellement nous leur avons offert d’organiser et de parcourir, avec nous, les grandes rivières de notre pays. Inévitablement, la conversation s’est égarée en Himalaya, dans le Hoggar, dans les Pamirs, dans la Cordillera Real, Groenland...dans des contrées où, respectivement, nous avions moins d’habitudes. Vous devinez la suite: nous allons travailler ensemble, c’est la seule façon de soulager cette «népalite».

Au-delà des conversations, il nous fallait maintenant établir des contacts avec des équipes locales dans certains de ces pays que nous voulions visiter. Plutôt que de partir de zéro, nous avons choisi de travailler dans la continuité des relations établies par nos collègues. Certains voyages ne seront offerts que par nous mais pour plusieurs, nous associerons nos passions.

Cette petite agence, qui a des valeurs très proches des nôtres, et dont la taille permet l’artisanat, nous a envoûté notamment par leur audace à offrir des voyages insensés, de grandes caravanes. Sur notre site, vous retrouverez bientôt la Grande traversée du Népal, 1500km à pied sur le toit du monde, et Grande traversée nord/sud de la Mauritanie en randonnée chamelière. C’est ce qu’on peut appeler du sérieux vagabondage!

Et puis, ils aiment aussi les expéditions en haute montagne. Nous n’allions pas nous en priver.

Cette petite agence complice : Secret Planet (Tamera et Expéditions Unlimited)