« Richard, je suis à la retraite as-tu besoin de guides? »
« Ah ben tu sais Bernard j’ai vraiment une équipe extraordinaire. Mais j’ai un projet humanitaire un peu dans le trouble au Népal et je crois que ton profil d’ingénieur et de baroudeur serait parfait. Tu dois soumettre ton CV aux Architectes de l’Urgence et de la coopération ».
Je crois qu’ils ont aimé que j’avais passé un hiver entier au pied du K2, en 1988; et que j’avais été Directeur de chantier par intérim avec 2000 travailleurs en Algérie pendant 18 mois, en 2008-2009.
Le défi sympathique est de gérer un chantier de 15 travailleurs pour construire un grand centre communautaire de 100 pieds x 25 pieds avec une superbe terrasse intégrée. Heureusement, j’ai un traducteur; car quand tu demandes de couper et équarrir à la hachette un précieux morceau de bois (abattu et taillé en pièces sur place, dans la forêt loin du village, et transporté au site à dos d’homme ou de femme) à 58 pouces disons, un malentendu à 57 pouces peut être embarrassant…
Mes meilleurs souvenirs sont les grands moments de rigolades lors des pauses thé du matin et thé ou tchang de l’après-midi. Se faire piquer notre brouette par trois enfants et ne pas se soucier de la récupérer tant qu’ils s’amusent avec. Faire de beaux-yeux à notre cuisinière Drolma pour lui emprunter son sceau à eau de 5 gallons pour doubler notre capacité à couler du béton lors de LA grande coulée sans joints froids. Continuer à la frontale pour terminer en chantant avec des grands verres de rakshi (le niveau après le tchang). Le torse bombé et le regard fier des travailleurs après avoir installé leur premier toit avec des « fermes » à la canadienne. Priceless.