Devenir guide de montagne ou ingénieur ou guide?
J’hésite à poursuivre une carrière de guide professionnel comme plusieurs de mes ami(e)s devenus membres de l’ACMG (Association of Canadian Mountain Guides). Mais j’ai un besoin de me réaliser intellectuellement en poursuivant une carrière d’ingénieur et un besoin égoïste de réaliser mes ambitions de grimpeur.
Je deviens donc « weekend warrior » et quasi toutes mes vacances sont des « rock climbing road trips ». Des voyages d’escalade de glace ou d’alpinisme où chaque réalisation et anecdote ont été initiées par le souci d’accorder autant d’importance au choix du partenaire que de l’objectif, afin que l’expérience soit plus que sportive et qu’elle forge des liens humains puissants.
En ce sens, pour moi, le génie est similaire à l’escalade; car on cherche à trouver la solution optimale au défi en travaillant avec nos forces et en gérant nos faiblesses. Parmi ces défis est celui de prendre du temps off pour partir en longues expés. Après 6 mois en Alberta comme ingénieur junior en exploration pétrolière pour Schlumberger, je suis de retour à Montréal, en 1987, je sacrifie un bon emploi afin de partir 4 mois au Pakistan pour tenter le K2 avec des Polonais. Au retour, un Polonais très fort en thermodynamique et sympathique à ma cause, m’engage chez Sandwell de 1988 à 2003. Il me laisse partir 6 semaines à l’Ama Dablam en 1996; et 16 mois en 2000-2001 pour, entre autres, guider l’Aconcagua et tenter l’Everest. Je serai chez SNC-Lavalin jusqu’à ma retraite en 2014; où je dirige l’ingénierie détaillée sur 3 grands projets de centrales électriques , en Tunisie et en Algérie. Là-bas, je me laisse pousser un bouc hirsute, et je grimpe dans le Hoggar au Sahara et visite partout cette fascinante et belle Algérie. Et entre deux de mes affectations de 18 mois comme chef ingénieur de chantier, je guide une expé de la Cordée du Cœur avec un greffé du rein au Gyaji Kang, Népal.
Une fois à la retraite, je suis revenu à mes premières amours dans le but de rester en forme et de partager des grands sourires et des yeux brillants avec ceux que je guide.
Depuis 10 ans, je rencontre plein de gens extraordinaires qui m’offrent de travailler et d’apprendre avec eux en faisant mes formations en premiers soins et en Sécurité en terrain avalancheux, soit comme patrouilleur en ski au Mont Sutton, guide en ski et en rando à l’Auberge de Montagne des Chic-Chocs, assistant-guide aux magnifiques Mines-Madeleine avec Ski Chic-Chocs, encadreur à la Traversée De La Gaspésie; et aussi pour Karavaniers comme assistant guide en kayak de mer (Merci Marie-Josée Talbot) et guide en rando au Groenland, guide à l’Aconcagua et assistant guide lors d’un trek difficile au Manaslu (Merci Richard Rémy).