Coureur des bois, moi?
Retour au CVagabond de Jean-Philippe
Coureur des bois, moi?
Pour impressionner une fille d’un pays lointain, je lui raconte que je vais traverser de Calgary à Drummondville, en canot, sur la route de la traite des fourrures. Mon ancêtre était coureur des bois après tout! Ça marche et elle craque pour moi. Je convaincs alors un ami qui n’a jamais couché dans une tente, de m’accompagner dans ma douce folie trans-continentale qui durera quatre mois et demie, sur plus de 6000 km (ou deux pages dans l’atlas du monde). Tout ce temps à revivre les mêmes aventures que celui dont le sang coule dans mes veines, à faire l’expérience d’un pays dominé par les bassins versants que les premières nations avaient déjà tous explorés bien avant 1534. Pour me guider, j’arrache toutes les pages du guide de la route du Canadian Tire (Canada-USA-Mexique) où je pense que je vais passer. Mon ancêtre n’avait que des cartes rudimentaires sur de l’écorce bouleau. Miracle, on ne se perdra presque pas; et on fera le dernier portage jusque dans la cour arrière chez mes parents, à Drummondville. Une lettre m’attend; tannée d’attendre, ma blonde m’a flushé et est rentrée dans son pays.