Dahar et Sahara, étonnants territoires amazighs

Montagnes, ruines et désert tunisien - 16 au 30 janvier 2026 15 jours


Imaginé et guidé par Jean-Philippe Bourgeois


Un peu de géographie

Le peuple debout

Une longue liste de peuples, qui s’étire des Phéniciens aux Français, en passant par les Vandales, les Andalous et les Ottomans, sont venus en Ifriquiya. Les Romains en avaient fait leur oliveraie et leur grenier à grains sans jamais pouvoir dompter les Amazighs, ces fières populations claniques du sud du pays. Ces irréductibles se sont à demi sédentarisés dans les montagnes du Dahar et ont continué de sillonner les routes transsahariennes pour commercer et pour étancher leur soif de liberté. Ils ont construit des entrepôts à grains fortifiés tout en haut des montagnes et excavé leurs maisons entre les couches de calcaire millénaire. Les tribus qui ne disposaient pas de montagnes propices ont tout simplement creusé des énormes trous à ciel ouvert et creusé, latéralement, des pièces pour les bêtes afin qu'elles y dorment et qu'on puisse y stocker leurs réserves de nourriture. La vie s’y passait au grand air et les familles se reliaient entre elles grâce à des tunnels. Vu des airs, on dirait que ce sont autant de cratères naturels. Au niveau du sol, des populations entières devenaient invisibles face aux envahisseurs.

Plus au sud, dans une partie protégée du Sahara, nous ferons des heures de 4X4 pour rejoindre notre équipe de chameliers qui aura dû partir plusieurs jours avant afin de nous rencontrer dans le grand Erg oriental. C’est là que les dunes s’élèvent plus haut qu’ailleurs au pays. Le paysage changera au fur et à mesure que nous avancerons sans jamais devenir monotone. Décrochage civilisationnel garanti en cet endroit loin des réseaux. Votre liste de choses à faire se résumera à manger, à mettre un pied devant l’autre, à contempler, à dormir et, à recommencer.

Mais avant d'aller plus loin...

Rencontrez brièvement votre guide Jean-Philippe

Avant de venir en poste en Tunisie avec la famille, j’ai fait exprès de ne pas m’informer parce que je voulais y arriver sans idées préconçues. Je suis déjà triste à l’idée que nous devrons un jour quitter cet endroit tant je l’aime ! Je suis parti en repérage avec un ami tunisien pour tester un sentier de 200 km à travers le Dahar, la prémisse de ce voyage. J’en suis revenu avec une autre idée; celle de combiner de la rando sur les meilleurs tronçons de la piste, des explorations de villages abandonnés et perchés tout en haut des montagnes, et de jumeler le tout avec une plongée dans le Sahara. Mon ami, Jawhar, et moi avons parcouru le Dahar sur le pouce (la garde nationale trouvait ça moins trippant que nous, au point de nous amener à notre destination alors qu’ils allaient dans l’autre sens. C’est pour vous prouver comment le tourisme d’aventure est naissant ici).
On y retourne en 4X4 dans quelques semaines pour explorer les coins où personne ne passe et que nous avons dû laisser de côté. Explorer sur le pouce a ses limites.

J’étais dans le désert à Noël et j'y retournerai encore plus profondément en avril. Une virée en Fatbike, accompagnée de chameliers, me trotte dans la tête parce qu’un chamelier m’a raconté qu’il connait une région où le sable y est très compact. C’est comme ça que naissent les voyages, tout simplement en papotant. Si l’idée ne tient pas sur une serviette de table en papier entre deux bières ou tasses de thé, c’est que c’est trop compliqué.

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Pourquoi cette région

Parce que les guides d'Instincts Vagabonds vous diront que lorsqu'un pays est réputé pour son tourisme balnéaire, comme la Tunisie, cela signifie nécessairement que la masse de visiteurs se concentre en quelques endroits seulement. Donc, des contrées entières demeurent ignorées et leur cachet unique s'en trouve ainsi préservé.


Alors, j’ai fait le test: je montre des photos de repérage à des Tunisiens, ou des étrangers vivant ici, et ils me demandent tous dans quel pays je suis allé. Même les locaux ne connaissent pas le Dahar qui se trouve pourtant à quelques heures seulement de la capitale.


Le peuple amazigh s’efface tranquillement alors que 80% des Tunisiens portent en eux les gênes de ce passé. À coup de petits groupes de 8 personnes, nous ne règlerons pas cette situation. Mais si on se permettait de rêver grand et de prêcher par l’exemple qu’un tourisme d’aventure respectueux peut apporter des retombées plus justes et plus locales, tout en faisant rayonner le pays autrement que par les tout-inclus de bord de mer?


Je n’ai rien d’un George Lucas. Nous partageons pourtant un amour pour les vieilles pierres et les formes géométriques issues de la nature. Il est venu, je me répète, filmer des scènes dans le Dahar tant les villages / greniers à grains se prêtent au jeu d’une caméra à la recherche d’esthétisme. Il voulait propulser les spectateurs dans un monde fabuleux, sur des planètes lointaines. Moi je vous propose de vous y amener et, en plus, d’entrer dans les décors pour trouver les indices artistiques laissés par les gens qui y ont passé au fil des siècles. N’oubliez pas votre frontale.

L'Instinct

La prévisibilité est pratique pour un organisateur. Mais donner un itinéraire des mois à l'avance relève plus de la manufacture que de l'aventure. Notre façon de faire est plus complexe, mais c'est notre métier et ça nous amuse. Voici quand même notre intention...

J’aurais voulu sillonner le pays en train, mais on ne peut pas se fier aux horaires et il ne dessert pas le Dahar. On s’y rendra en minibus. Je vous promets toutefois une 2e nuit dépaysante à souhait (dans le bon sens!). Nous coucherons chez l’habitant avant d’entamer la première rando en pays Amazigh. Nous marcherons à travers une région de basses montagnes inhospitalière à l’agriculture et découvrirons comment des générations ont pu y survivre avec une si basse pluviométrie. Nous coucherons dans un petit hôtel troglodytique à Matmata.

Nous irons fouler le plus haut sommet du Dahar en continuant notre descente vers le sud. Il n’a rien de spécial si ce n’est que la vue imprenable qu’offre cet endroit sur la plaine qui s’étend jusqu’à la Méditerranée. Après les Romains, qui y avaient érigé une de leurs tours de guet, les Allemands y ont creusé 7 km de tranchées pour dominer la plaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous explorerons les ouvrages et apprendrons pourquoi les Amazighs utilisaient des endroits difficiles d’accès en montagne pour dissimuler leurs presses à « zitouna » olives. Une de ces grottes est d’ailleurs devenue un bunker allemand.

Ksar Hallouf est une oasis verdoyante au milieu d’un relief jauni par le soleil où nous nous arrêterons pour la nuit. Des dromadaires, tournant en rond toute la journée, puisaient autrefois l’eau dans un puits peu profond à l’aide d’outres en cuir pour irriguer la cuvette fertile, blottie entre les hauteurs environnantes.

En haut de la plus haute colline se trouve le premier Ksar que nous visiterons. Ces structures en forme de saucissons allongés, empilés les uns sur les autres, servaient à entreposer les grains, l’huile d’olive et les outils. Des membres sédentarisés des familles les gardaient et cultivaient les petites parcelles de terres rocailleuses avec des procédés ingénieux. Ksar Hallouf ne se trouvait pas sur un axe fréquenté et a moins été fortifié que d’autres Ksour (pluriel de Ksar) situés plus près des routes de caravanes / d’invasions.

Nous irons à Guermessa pour explorer des vestiges d’habitations creusées à flanc de montagne sur 3 niveaux pendant une bonne portion de la journée. Ce sera actif, une sorte de rando-explo-spéléo ! Vous aurez l’impression que les anciens habitants se sont levés un matin et sont partis avec tout juste ce qu’ils pouvaient porter dans leurs bras. Le gouvernement a en effet, dans un élan de modernisation, construit des villages « modernes » avec tous les services: éducation, santé, électricité et l’eau courante. La population a été contrainte de déménager dans des boites en béton froides en hiver et suffocantes en été. Le traumatisme a frappé fort auprès d’un peuple déjà marginalisé qui avait développé un mode de vie adapté aux conditions climatiques. En fin de parcours, nous ferons un apéro pendant que le soleil se couchera à nos pieds.

Journée de rando à partir de Chenini, notre point de chute troglodytique des deux prochaines nuits. Explo du village avant d’aller trouver la mosquée des sept dormants. Pourrons-nous percer le mystère qui enveloppe l’endroit? Il est fort probable que nous décidions du trajet à la dernière minute parce qu’il y a une vallée en chemin qui a l’air intéressante…

La randonnée jusqu’au village de Douiret sera la dernière du Dahar, mais non moins spectaculaire. Vous aurez l’impression de vous trouver dans le sud-ouest des États-Unis, un Monument Valley avec un arrière-goût d’olives et de couscous épicé avec du harissa! Douiret est un autre village abandonné. Le lodge, construit au beau milieu de celui-ci, vous fera penser que vous êtes une autre fois dans un décor de film!

Tout au sud, en arrivant dans un village ensablé, nous partirons en 4X4 pendant 4-5 heures pour rejoindre les chameliers au cœur du grand Erg oriental, une partie protégée du Sahara. Les heures s’égraineront, au cours des prochains 4 jours, à la vitesse du sablier. Nos guides Berbères, les derniers d’une lignée qui se sédentarisent peu à peu, chanteront le soir venu tout en vous demandant la pareille. Préparez votre Gilles Vigneault (ou vos Trois Accords, c’est selon). La température pour marcher (en chaussettes c’est la meilleure manière !) sera fraiche et les matins frisquets. Le thé berbère du petit-déjeuner vous réchauffera avant de mettre la main à la pâte pour charger les dromadaires. Chaque pas nous plongera plus loin dans un monde sans cesse changeant, jamais monotone, toujours silencieux. Votre cerveau changera, vos soucis s’envoleront, vos pieds avanceront au rythme envoûtant des pas des dromadaires.

Et tel le symbole qui représente les Amazighs, vous deviendrez alors des hommes et des femmes debout, dans toute la dignité et la liberté.
Vous venez jouer Dahar avec moi?

Informations techniques

La Tunisie est tellement peu développée pour le genre de vagabondage qui nous intéresse (et pourtant, quel potentiel!) qu’il serait très difficile d’offrir un voyage si notre guide n’y habitait pas. Donc, Jean-Philippe est encore parti en repérage pour une bonne partie du mois de mars. Les prix, les dates et l’itinéraire (à notre façon) y seront en avril. Mais n’hésitez pas à prendre RV avec lui dès maintenant.

Parlons effort, confort et climat

Un voyage à la mi-janvier sera parfait pour vous aider à tenir vos résolutions du Nouvel An. La Tunisie est un pays musulman mais est aussi le plus libéral de tout le Maghreb (il y a des vignobles au nord et la bière Celtia produite ici est TRÈS populaire). Par contre, peu d’établissements au sud servent de l’alcool. C’est parfait si vous faites le Dry January!


J’ai choisi cette période puisqu’il n’y a que très peu d’hébergements disponibles sur toute l’année. La basse-saison veut dire que la Dahar, déjà ignoré des touristes, sera encore plus vide. Le coucher de soleil à Guermessa se passera à guichet fermé pour notre groupe. Les températures seront fraîches le jour, personne ne souffrira de coup de chaleur. Il peut y avoir de la pluie mais jamais des jours durant. Dans le désert, vous garderez peut-être votre polar toute la journée et le sable restera froid sous vos chaussettes, la meilleure façon d’y marcher. Les nuits sous la tente (ou les étoiles pour les plus braves) seront froides, autour de 0 Celsius.


La première et dernière nuit, à Tunis, seront à l’hôtel ou dans une maison traditionnelle dans la Médina, si disponible. Pour le Dahar, il faut être prêt à se mettre dans la peau d’un Hobbit. Il y a une bonne raison pour laquelle ils vivent dans leurs trous, c’est parce qu’il y fait bon ! Les chambres troglodytiques du Dahar sont propres et les lits confortables. Selon l’endroit, il se pourrait que vous deviez partager la salle de bain avec d’autres. La première nuit dans le Dahar sera dans une / des pièces commune(s) et sans douche. Ça en vaudra la peine si vous voulez vraiment vivre l’expérience complète. Comme vous vous en doutez, il n’y aura pas de douches dans le désert mais de l’eau sera disponible pour les besoins essentiels. Vous partagerez une tente 3 places avec une autre personne.


Une seule rando pourrait dépasser les 7 heures, mais les dénivelés sont faibles. Sinon, on tourne autour du 4-5 heures. Durant la journée d’exploration, nous ne couvrirons pas beaucoup de kilomètres; mais à se tortiller / grimper / se mettre le nez partout dans les ruines, vous serez bien fatigués le soir venu. Les journées de marche dans le désert sont beaucoup plus sportives qu’elles en ont l’air et tournent autour de 4-5 heures. À la fin du voyage, on ira trinquer (avec de l’alcool !) sur une terrasse surplombant la Médina avant votre retour vers Montréal.

Ce que nous ferons avec votre argent

Voyager coûte cher: au voyageur, en dollars et à l’environnement, en GES. Et aussi, malheureusement, quelquefois, aux gens que nous visitons.

Nous n’aurions pas créé Instincts Vagabonds si nous ne pensions pas apporter un vent de fraîcheur dans le milieu. Mais nous voulions pousser plus loin, pour que notre travail enrichisse des gens bien réels (ceux que nous côtoyons de par le monde) plutôt que des actionnaires. Instincts Vagabonds sera donc une Organisation Sans But Lucratif (OSBL).

Concrètement, cela signifie que nous mettons nos responsabilités sociales et environnementales au cœur de notre projet, devant la rentabilité, les profits et les marges. Nous respectons nos engagements envers nos vagabonds sédentaires (les équipes locales), pour qui un voyage représente une grande proportion de leur revenu annuel. C’est la raison qui nous incite à confirmer d’ores et déjà pratiquement tous nos voyages. À nous, les choyés de la planète, d’assumer le risque.

Ceci dit, nous croyons fermement que la saine gestion financière bénéficiera à la planète (pour paraphraser Chouinard : la planète est notre seule actionnaire). Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie en affaires. Nous savons que nous pouvons y arriver, et très bien, avec un modèle économique qui repose sur des frais fixes extrêmement bas. Nous n’avons pas de bureau. Notre masse salariale est essentiellement limitée aux vagabonds (qui sont payés seulement si le voyage a lieu) plus un ou deux salaires «administratifs». En contrepartie de leur implication, les guides bénéficieront du plus haut salaire offert au Québec. Pour le site web et les logiciels de gestion nous avons opté pour la simplicité avec Shopify (une entreprise canadienne). En quelque sorte, notre site web est «amateur». Nous payons un abonnement annuel plus que raisonnable.

Pour le marketing nous comptons d’abord sur les réseaux, formels et informels, de tous ces guides-vagabonds qui ont guidé, depuis plus de 25 ans, plusieurs milliers de personnes. Ils jouissent tous d’une grande crédibilité. Nous pensons aussi que les médias traditionnels s’intéresseront à nous puisque c’est...nouveau, original et audacieux. Et surtout, nous comptons sur vous, les voyageurs, pour en parler.

Merci de votre confiance.

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