Comment rêver dans les livres peut nous enseigner la vie

J’ai trouvé l’aventure à l’âge de 11 ans, dans la bibliothèque du Séminaire de Sherbrooke, plongé dans des récits de montagne ou de voile; pour m’évader bien loin du divorce de mes parents.
Dans nos cours d’éducation physique, on nous offrait des fins de semaines intensives de plein-air. Et c’est ainsi qu’à 15 ans, l’escalade me trouve tout naturellement, par une belle journée d’automne sur le granit du mont Pinacle, aux prises avec une bordée de neige hâtive qui concrétise le « Glace, Neige et Roc » de Gaston Rébuffat dont je rêvais. Ce fut le début d’une longue histoire d’amour avec cette paroi; et il n’en fallut pas plus pour allumer en moi une flamme qui brille encore avec passion pour les montagnes du monde, leurs habitants, les alpinistes et leur histoire.
Mais au Québec, comment justifier l’achat des piolets et crampons de l’alpinisme classique sans Alpes? Facile! Nous avons un des meilleurs frigos au monde pour figer les cascades d’eau durant 4 mois chaque année. Je me suis donc aussi mis intensément à l’escalade de glace. Combinée à l’escalade de rocher technique, j'étais fin prêt pour l’alpinisme dans les Alpes, nos Rocheuses et partout dans le monde.
La pratique de l’alpinisme m’a énormément appris et donné. Entre autres, des amitiés précieuses avec mes compagnons de cordée. Dans ces amitiés-amours, on arrive à très bien se connaître mutuellement; et, au besoin, opter pour la sagesse de combiner nos forces pour compenser nos faiblesses et être plus forts à deux qu’à un.

Retour au CVagabond de Bernard