Je choisis maintenant où je reçois mes soins de santé
J’en étais à mes premiers pas de guide, encore en formation quelque part en Ouganda. Un soir de camping dans un parc national, je me brise une dent bêtement, fracturée à la gencive mais toujours pendante par un fil derrière. Après m’être désinfecté la bouche et avoir vomi toute la nuit (contrecoup d’un coup de chaleur la même journée…), j’abandonne le groupe et mes formateurs. Je me rends à Kampala à dos de motocyclette, la capitale ougandaise où je déniche un dentiste « international ». Dans un sous-sol de béton pas fini, il procède à m’arracher la dent qui pendouillait ainsi que la racine avant de remplir le trou avec la vis d’un implant.
Guidant pour une compagnie où les circuits se suivent jour après jour, littéralement, je n’ai pas l’occasion de retourner chez moi et me retrouve donc à faire installer ma couronne quelques mois plus tard en Argentine. « Where did you get that implant? », me demande la dentiste qui l’inspecte, les sourcils froncés.
Saviez-vous qu’il y a des implants courts et larges pour les molaires, et d’autres longs et effilés pour les dents du devant? J’ai un implant de molaire, en avant. Misère…
On me scie un petit bout de crâne pour extraire la vis enrobée d’os, on remplit avec une greffe, on referme avec des points de suture et on laisse guérir encore trois mois avant de pouvoir penser y remettre une nouvelle vis. Cette fois-ci cependant, je choisis mon dentiste dans un endroit où mes voyages me mèneront à plus d’une reprise pour que le même dentiste soit responsable de la procédure de A à Z. Mon choix final : le Mexique! C’est donc dans une ville aux ruelles douteuses près de la frontière américaine que je me ferai installer une 2e vis et, plus d’une année après la perte de la sacrée dent en Ouganda, une couronne. Et elle tient toujours!