Tout là-haut, à cheval sur le cercle arctique : Auyuittuq! Ici rien n’est autre que démesure. L’île de Baffin est gigantesque. Les montagnes, à l’endroit précis où nous les traverserons sont parmi les plus typés du monde avec la«tour» de Qattaujannguaq (Asgard) et le mur surplombant le plus haut du monde, Qauqsualuk (Thor). La calotte glaciaire que nous frôlerons, le Penny ice cap fait 6000 km2. Le blanc se nomme de 32 façons par les inuits. Le froid a aussi sa nomenclature multiple. Les rivières qui nous serviront de route sont tumultueuses si bien qu’on les voit couler sous l’épaisse couche de glace translucide. Bleue translucide. Le vent lui, peut être féroce de blizzard. Cette traversée que l’on peut qualifier de mythique, se fera entre deux communautés inuites qui sont des ancrages dans une culture millénaire et fascinante. Et un ancrage nécessaire pour nous à bien des égards.

L’histoire du Canada débute par ses premières nations. On commence à peine à l’admettre. C’est en passant par le grand nord, détroit de Bering, que les humains ont colonisé l’Amérique du Nord.

Le collectif Instincts Vagabonds a aussi un peu ses origines là-haut. Nous nous sommes tous rencontrés alors que nous travaillions pour une autre compagnie. Et cette compagnie justement est née d’un premier voyage en Terre de Baffin. C’est donc aussi notre histoire à nous. Le guide avait alors fait la page couverture de la 2e édition de regretté magazine ESPACES.

Pour 2027, nous comptons envoyer deux guides d’expérience, dans la force de l’âge, juste assez jeunes pour avoir l’énergie nécessaire pour guider ce voyage mais juste assez sages pour ne pas affronter les ours polaires à mains nues! Bon on exagère! Comme Baffin exagère de superlatifs.