Je suis davantage une vagabonde des rivières qu’une vagabonde planétaire… quoique, j’ai tout de même vadrouillé…un poco.
L’Amérique du Sud, c’est définitivement l’endroit où j’ai passé le plus de temps…je dirais près de 3 ans, tous séjours combinés. J’y ai séjourné pour toutes sortes de raisons : un stage d’initiation à la coopération internationale, l’accompagnement d’étudiants en fin d’études, le guidage de voyageurs en montagne; et parfois, tout simplement pour le plaisir.
Ma première rencontre avec le continent sud-américain s’est faite grâce à la famille Arce. À 18 ans, cette famille afro-équatorienne m’a chaleureusement accueillie pendant trois mois. Ce baptême de dépaysement culturel m’a fait grandir… et, disons-le, un peu « grossir ». J’ai appris à récolter le manioc, découvert qu’on pouvait manger une patte de poulet, appris l’espagnol, et expérimenté la cohabitation avec toutes sortes de bestioles.
Ensuite, à plusieurs reprises, j’ai partagé le quotidien de familles sud-américaines. À Cuenca, en Équateur, où j’ai eu des discussions sur la légitimité de la violence conjugale avec des hommes d’affaires prospères. À Mendoza, en Argentine, où je me suis habituée aux siestes d’après-midi et aux soupers de fins de soirée. Dans le petit village de Tilarán, au Costa Rica, où j’ai appris à faire des tortillas de maïs. Chaque famille a ouvert mes horizons et m’a rendue un peu plus sensible, un peu plus ouverte aux multiples réalités qui composent ce monde.