Rivière Péribonka, depuis les monts Otish, à 360 km au nord-est du lac Saint-Jean. Un ours s’en est donné à cœur joie avec nos canots, vestes de flottaison et nos tentes. Il a fait beaucoup de dégâts; mais paradoxalement, il n’a pas touché à nos trois semaines de nourriture. Nous étions vraisemblablement installés sur son territoire. Tout le monde est sain et sauf; mais les sacs de couchages sont trempés, en raison de la pluie qui a tombé sur les tentes endommagées, et les canots sont en piteux états (il a arraché les cales-genoux et déchiré les ballons et vestes de flottaisons). Nos kits de couture et la générosité de chasseurs du coin nous ont toutefois permis d’entreprendre la descente en sécurité; mais le grand départ s’est fait sous une neige qui tombait à l’horizontal, et avec des duvets encore humides. Cette météo, digne de la fin novembre, nous a accompagnés pendant toute l’expédition; autrement dit, il faisait « frette »! À tel point que les squats, ces fameux exercices qui donnent mal aux cuisses, devinrent une activité de groupe populaire qui nous a permis de nous tenir au chaud…