Monts Khangaï, Mongolie. Ce matin, nous nous divisons en deux groupes: je pars avec neuf personnes pour longer une crête montagneuse, tandis que notre guide local suit les chevaux et accompagne trois autres voyageurs. Un blizzard s’installe, la neige s’accumule, naviguer devient ardu. Vers 18h, l’autre partie du groupe n’est pas rentrée au campement. Deux cavaliers mongols et moi partons à leur recherche dans la tempête. Pendant six ou sept heures, nous cherchons dans l’obscurité, au milieu des montagnes et des rafales de neige. L’inquiétude me ronge alors que j’imagine les voyageurs transis, détrempés, et perdus dans cette tempête. J’espère qu’ils ont trouvé refuge auprès d’une famille nomade. Heureusement, notre chevauchée nocturne s’achève dans une yourte mongole où la matriarche m’assure que les voyageurs égarés sont sains et saufs, que son fils les a guidés jusqu’au campement. Il fait nuit, nous sommes trempés. Elle touche mes pieds mouillés, retire ses chaussettes et me les offre. La chaleur humaine, la paix d’esprit et la vodka mongole réchauffent mon cœur.