Un squat à Paris: pas que pour les sans abris!

Pour un premier voyage à vie, on est partis à 19 ans avec un billet d'avion ouvert (on pouvait booker notre date de retour n'importe quand dans les douze mois suivants). Le but était de voyager longtemps; donc, à peu de frais. Et à Paris, sans internet à l'époque, sans guide de voyage non plus (on n'en connaissait même pas encore l'existence!), et entre deux hôtels peuplés par les coquerelles; on dormait parfois dans des parcs, et quelques fois dans des squats. Introduits dans un de ceux-ci par un fraudeur expérimenté qui nous avait déjà montré comment prendre le métro sans payer, on se fit discrets à l'entrée; sans lumières ni éclairage, question de ne pas alerter le voisinage... Il nous a entretenus longuement, lors d'une soirée bien arrosée de vin vendu dans des cartons et des bouteilles de plastique, sur sa passion pour les célèbres scooters Vespa. C'est seulement le lendemain matin, à la lueur du jour, qu'il nous fit visiter le bâtiment : une pièce pour les moteurs, une pour les lumières et les phares, une autre pour les sièges et les roues; etc., etc... Bref, on se trouvait dans un repère pour le vol et la revente en pièces détachées de cette icône italienne du scooter européen! C'est donc sagement, question de demeurer loin de la justice française, que nous décidâmes d'annuler notre "réservation" pour la nuit suivante...!

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