« Le sentier montait de plus en plus, et j’étais impressionnée par la vitesse de mes chiens. Ils semblaient tirer le traîneau sans effort. Je les aidais quand même autant que je pouvais, ne serait- ce que pour tenter de me réchauffer. À mesure que nous approchions du sommet, mon appréhension disparaissait peu à peu, remplacée par un sentiment d’émerveillement indescriptible: l’un des endroits les plus redoutés du Yukon Quest nous offrait une nuit exceptionnelle. Un ciel rempli d’aurores boréales, une lune claire, pas un souffle de vent. Tout était immobile, il régnait un silence absolu qui n’avait d’égal que l’immensité de cette crête longue de plusieurs milles, sur laquelle courait la piste très exposée. J’osais à peine respirer, comme pour ne pas entacher la pureté de cet instant. Quelques arbres rabougris et couverts de neige durcie par le vent conféraient un aspect dramatique à cette vue imprenable sur la vallée. J’avais l’impression d’être près du ciel. » (Extrait de mon livre, Aventures boréales)