Payé pour pêcher. Ou presque...
Ce qui s'apparentait à une crise de la quarantaine, m'amena à prendre une pause du tourisme et de la commercialisation des voyages. À la recherche de nouveaux et différents défis, la Garde Côtière Canadienne m'attirait beaucoup comme potentiel employeur; mais n'y entrait pas qui le voulait bien. J'ai donc abouti chez un sous-traitant de Pêches et Océans Canada comme inspecteur des pêches. "Observateur des pêches en mer" qu'ils appellent ça. Ça attire moins d'ennemis... Ça m'a quand même permis de voir Terre-Neuve et de me rendre à Resolution Island en mesurant des crevettes sur un bateau-usine! En gros, le volet légal demande qu'on vérifie la conformité des équipements et des zones pêchées; et le volet scientifique, qu'on recueille spécimens et données pour les biologistes. Bien sûr, ils m'ont formé pour ça. Deux semaines. Il paraît que la pêche au crabe est un des métiers les plus dangereux au monde. Ça adonne que c'est sur ces bateaux là qu'ils nous font commencer... C'est aux îles de la Madeleine que j'ai vécu un de mes plus mauvais temps en mer (directement relié à la petitesse du bateau...). C'est pour dire, le traversier était immobilisé à quai le temps que ça passe. Attendant avec le petit équipage que le capitaine annule la sortie, ce dernier s'écria plutôt tel un soldat à l'assaut: "On port à 'pèche"! Heureusement, les lits (les sorties en mer peuvent durer plusieurs jours) sont équipés de trois ceintures (chevilles/taille/torse) pour nous empêcher de faire ce qu'on appelle "la crêpe" en "essayant" de dormir... À mon retour, direction pharmacie vers la section "mal de mer", question de me préparer un peu mieux pour le prochain embarquement, mais: tablettes pratiquement vides... "La pèche 'é commencée mon'homme!"... de s'exclamer la pharmacienne!